On n’a pas eu le temps de commencer à s’aimer

On n’a pas eu le temps de commencer à s’aimer

ON A PAS EU LE TEMPS DE COMMENCER À S’AIMER
5/5/2017 2 Commentaires

La première fois que je t’ai vu, je venais d’avoir 27 ans et je sortais d’une grosse peine d’amour. Je venais de retourner vivre chez ma mère en attendant d’aller mieux et de redonner un sens à ma vie. Par contre, je dois te dire que j’étais brisée en dedans. Se retrouver seule à 27 ans alors que tu avais mis tant d’effort à te construire une vie, c’est difficile à accepter. J’avais profondément l’impression que je finirais vieille fille et que personne ne voudrait de moi… Qui voudrait d’une fille si blessée et si croche en dedans? PERSONNE! Personne ne voudrait de moi, car tout à coup, je n’étais plus belle, je n’étais plus intelligente et je n’avais plus de valeur. J’étais brisée!

​La première fois que je t’ai vu, je te regardais par la fenêtre de chez ma mère. Tu venais d’emménager dans la maison à côté. Mais toi, tu étais en couple à cette époque. Je te regardais donc secrètement par la fenêtre et je me disais que la fille qui était avec toi était une maudite chanceuse!

​Moi, j’étais brisée. J’essayais par tous les moyens de me changer les idées pour me soulager de ma peine. Souvent, je te regardais par la fenêtre. Je te regardais juste pour le fun de regarder un beau gars. Mais moi, j’avais cessé de croire en moi. Je n’étais certainement pas assez belle pour qu’un gars comme toi pose les yeux sur moi.

​Puis un jour, alors que j’étais dehors à fumer des cigarettes (car oui, à l’époque je fumais des cigarettes) tu m’as dit salut! Saisie, je t’ai vite répondu et je suis entrée à l’intérieur de la maison! Que venait-il de se passer? Je ne le savais pas trop, car même si tu étais beau, je me méfiais de toi. En fait, je me méfiais de tous les hommes, pas seulement de toi. Toutefois, je savais que tu étais célibataire depuis un certain temps. Je l’avais remarqué. Mais moi, j’avais été brisée et ma confiance aussi était brisée. Je devais donc prendre soin de moi et me protéger. Par contre, tu étais dans ma tête. Un jour, je me suis sentie prête à te parler, car je me sentais plus forte. Je crois que tu l’as senti également, car tu as fait les premiers pas une deuxième fois et je n’ai pas eu envie de me sauver cette fois-ci.

​La première fois que je t’ai réellement parlé, j’avais l’impression de te connaître depuis très longtemps déjà et toi aussi tu m’as laissé entendre que tu avais l’impression de me connaître depuis longtemps. On était beaux à voir au début de notre relation. C’était pure, passionnel, intense! On voulait tellement être ensemble qu’après seulement un mois et demi de vie de couple, on s’est acheté une maison. Ça pressait! On voulait être tout le temps ensemble, sans même penser à si ça marcherait. On avait pu de temps à perdre. On avait été tous les deux blessés et la notion de temps était tout à coup trop importante.

Avant même d’être emménagés dans notre nouvelle maison, c’est-à-dire que je vivais encore chez ma mère, je sentais que j’attendais un bébé, notre bébé. On était plus que dus, car je prenais la pilule et même ça, ça ne nous a pas empêché de fonder une famille. Quand je t’en ai parlé pour la première fois, tu étais heureux. Ça faisait juste deux mois que tu étais avec moi et tu voulais avoir cet enfant là avec moi. J’étais heureuse moi aussi. J’allais partager ce bonheur de la vie avec toi, mon amour.

La grossesse à passée dans le temps de le dire et j’ai accouché trois semaines à l’avance d’un beau gros garçon en santé, notre premier enfant. Nous avons eu des hauts et des bas durant ma grossesse, car on ne se connaissait pas finalement. De plus, je me disais souvent qu’on avait pas réellement eu le temps de commencer à s’aimer tellement nos projets s’étaient enchainés rapidement. Mais le temps continuait de passer avec la maison, le bébé, les obligations et en plus de tout ça, on continuait d’apprendre à se connaître. Quand on a eu notre bébé, ça faisait juste 10 mois qu’on était ensemble.

​Quelques mois après la naissance de notre premier enfant, notre fille s’est mise en route. Dans les turbulences de notre quotidien, j’avais toujours l’impression qu’on avait pas réellement eu le temps de commencer à s’aimer, et ce, même si je t’aimais. J’avais l’impression de manquer de temps avec toi et de ne jamais te connaître assez.

​Notre fille est arrivée et le temps s’est mis à passer à la vitesse de l’éclaire. Nous avons eu nos hauts et nos bas, nos réussites, nos épreuves, nos joies, nos peines et nous sommes encore là aujourd’hui. Ensemble malgré le temps qui filait à toute allure dans nos vies.

Et sais-tu quoi mon amour? Je me rends compte aujourd’hui qu’on a effectivement pas eu le temps de commencer à s’aimer. En fait, on s’est aimés dès qu’on s’est vus, dès que nous avons posé notre regard l’un sur l’autre… il y a de ça plusieurs années maintenant.

​Le temps s’est un peu arrêté maintenant. La vie est plus tranquille et on a enfin le temps de commencer à s’aimer. En fait, on s’aime de plus en plus chaque jour…

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